04 octobre 2006

Shanghai - balade a velo (1)

Recit de cette balade.

Depart vers 9h, ciel clair, mais pas bleu, temperature clemente, conditions ideales pour cette balade. La premiere "etape" est la traversee d'un complexe immobilier pour riches Chinois afin de rattraper le chemin bordant le canal que nous allons suivre jusqu'a la mer. Ce complexe est le symbole de cette Chine nouvelle ou les nouveaux riches Chinois se font construire d'enormes villas de 800m2 dans un style parfaitement abominable... pas de photo a vous montrer (enfin si, sur le site de Patrick), mais le comble du luxe de mauvais gout etant quand meme que le proprietaire de l'une de ces abominations architecturalles (colonnes grecques de facade etant un "must") a fait ajouter un ascenseur exterieur, transparent pour pouvoir se montrer encore un peu plus, pour relier les 4 etages de sa demeure.

Nous quittons donc ce complexe pour millionaires pour atterir de "l'autre cote" de Pudong, celui de la Chine actuelle, c'est a dire des quartiers traditionnels entre-coupes de constructions modernes, mosaique heteroclite melant petites maisons de paysans avec d'autres flambant neuve et usines ou ateliers divers et varies. C'est ce melange de genres qui est le plus fascinant, car tout ceci se jouxte.





Comme je l'ai decouvert plus tard sur une carte, ce canal est pour l'instant, mais pour combien de temps encore (?) isole de la pression urbaine qui ne cesse de gagner du terrain. C'est une sorte d'enclave quasi provinciale. Ainsi on a pu pedaler pendant quinze minutes au milieu de rien, c'est a dire des marecages ou marechages selon qu'ils soient exploites ou pas, un terrain vague entoure d'un mur puis un village apparait, un bout de route, une autoroute en construction, nous obligeant a faire un detour, une usine et nous nous retrouvons face a un camion dechargeant un conteneur, un village nouveau ou se succedent coiffeurs, bars avec table de billard a l'exterieur, epicerie pas franchement fine et un marche en plein air.
Cet habitat urbain et/ou de campagne fait de bric et de broc de maisons soit abandonnees soit en construction, d'autres eventrees pour laisser la place a une autre moderne, des usines flambant neuves et d'autres a l'abnadon, une ferme, une belle demeure ancienne reconnaissable a sa toiture noire et grise... et souvent egalement la berge magifiquement fleurie avec des Bougainvilliers en fleur, parfaitement tailles, une belle pelouse verte, certes pas une pelouse anglaise, mais fraichement tondue et de jolies fleurs posee ou un pecheur a trouve un endroit paisible pour pecher ou passer un moment tranquille. Des barges, peniches et autres embarcations diverses glissent sur l'eau, au son d'un ou trois moteurs diesels degageant une horrible fumee noire et sur la route nous croisons des velos, des tracteurs, des triporteurs, de tres rares voitures ou taxis et tous leurs conducteurs nous regardent avec de grands yeux ebahis, mais toujours souriants (sauf quand l'effort qu'ils produisent pour tracter leur marchandise leur deforme plutot le visage de douleur sous l'effort) en se posant la meme question: mais que font-ils la ces trois blanc-becs perdus au milieu de nulle part?



Apres maintes montees et descentes, virages et courbes, detours et retours, deviations et pauses photographiques, nous sommes arrive a un endroit encore plus fascinant et inconnu de 99,9% de la populations Shanghaienne: les 3 digues successives protegeant la ville d'une crue improbable mais pas impossible de la mer de Chine!
La premiere est en beton... rien a dire. C'est du beton.


La seconde est plus classique, un mur de terre renforce par des plantations bordant une plaine maraichere.
La troisieme est la plus surprenante, a cause d'un detail. Elle sert egalement de cimetiere. Et oui, car en regardant bien et de plus pres (merci Patrick) on decouvre en son flanc ca et la des steles, sommaires, depassant a peine de la vegetation. C'est a la fois grotesque et boulversant.

Surtout quand on leve la tete pour regarder autour et que l'on voit des usines anciennes, me rappelant des friches industrielles du nord de la France, comme Valenciennes. J'ai eu l'impression a cet instant d'etre dans le Haut-Henain. Et puis une femme trainant une enorme botte de foin ou autre plantigrade passant a ma hauteur me rappelle que la misere ici est bien reelle... Bon je ne suis pas la pour faire pleurer dans les chaumieres, mais si vous avez l'occasion de lire le livre d'Alain Mainc "Ce Monde qui Vient " il y a un chapitre sur la Chine ou il parle de l'hyper-capitalisme Chinois, vous aurez une meilleure idee de ce je mentionne ici, c'est d'apres lui (et je confirme) le pire cauchemard de Marx...


Et au bout de ce chemin, apres un petit sprint, certes pas franchement digne d'une arrivee a Morzine lors du Tour de France, mais de quoi nous faire monter le coeur a 180 bpm, nous voici arrive a cet endroit magique ou le canal se jette dans cette Mer de Chine ou nous apercevons au loin, enfin pas si loin, une file de cargo, tanker et porte-conteneur s'en allant d'un cote vers le large et de l'autre se dirigeant vers le nouveau port en haute mer...



Magnifique ballade a velo que tout Shangaien (d'adoption) devrait faire au moins une fois.
Merci Patrick!

D'autres photos demain.

A+ et bonne semaine.

SebT

1 commentaires:

À 5:31 AM , Anonymous Anonyme a dit...

L'auteur de ce blog me demande de commenter... Que dire sinon que le sieur Seb T que je connais depuis une mémorable soirée d'arrivée à Jak a bien de la chance de se balader (une seule L sinon c'est une chanson) et de découvrir la face cachée de la Chine !!

 

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